L’Isle Saint-Georges est peuplée depuis au moins 2800 ans. Les fouilles archéologiques révèlent en effet une occupation à peu près continue depuis la fin de l’âge de bronze jusqu’à nos jours.
Le village doit sa création à sa situation privilégiée sur une ancienne île, qui avec une autre plus petite, permettait le passage de la Garonne par une voie celtique reliant l’Entre-deux-mers au bassin d’Arcachon. C’était le carrefour de l’Ar Ruan, mot d’origine gauloise signifiant le “passage” qui devint sans doute un emporium, un marché où le vin importé se vendait en amphores. De nombreuses monnaies gauloises, des outils, des traces d’artisanat ont été trouvés.
Puis le village devint gallo romain, des vestiges divers l’attestent, notamment ceux d’un hypocauste.
Le Moyen Âge.
Le XI° siècle voit s’établir un prieuré de l’Abbaye de Ste Croix de Bordeaux. Les moines créent la paroisse et son église, assainissent les marais en gagnant ainsi des terres à la culture et à la viticulture; ils creusent aussi le canal qui traverse le bourg.
Au XII° et XIII° siècle sont bâtis le château fort de Pey de Bordeaux ainsi que le moulin à blé. Le château de Pey, du haut de son île contrôlait la rivière et devint le siège d’une juridiction qui s’étendait sur Ayguemorte, Beautiran, Saint Médard en Arruan, Martillac et Saucats. La paroisse que l’on nommait “La Yla en Arruan” devient “Sancty Georgii de Insula”.
La Renaissance.
En 1650 Bordeaux était en rébellion contre le pouvoir royal, c’était “La Fronde”. L’importance stratégique du château fut la cause de sa destruction. Le duc d’Épernon, gouverneur de Guyenne, arme le château pour bloquer la Garonne, voie essentielle pour le ravitaillement de Bordeaux. Les Bordelais, en grand émoi envoient une flottille de chaloupes portant 400 hommes armés et prennent le château fort. Repris par les forces royales il sera voué à la destruction.
La Révolution Française.
En 1789 l’Ancien régime s’écroule laissant la paroisse en triste état. La Révolution mettra à la tête de la commune une petite bourgeoisie instruite dont la richesse culminera sous Napoléon III.
Les temps modernes.
La vigne, d’un rapport très intéressant, supplante les autres cultures et notamment le blé qui disparaîtra vers 1914.
Le port du bourg, remodelé par la commune au milieu du XIX° siècle, a connu une grande activité jusqu’au milieu du XX° siècle, attirant les usagers d’Ayguemorte les Graves et de Saint Médard d’Eyrans. Le développement de la route et la création du chemin de fer l’ont progressivement rendu obsolète.
La crise de 1930 et la mévente du vin entraîneront un exode massif de la jeunesse vers des activités urbaines.
Isle Saint-Georges aujourd’hui.
De nos jours les viticulteurs qui ont refondé le vignoble sur des bases modernes produisent un excellent vin rouge AOC Bordeaux Supérieur.
L’élevage bovin qui, quelques temps, avait succédé à la vigne a pratiquement disparu, la pêche fluviale n’est plus une importante activité économique mais elle reste une activité de loisir très présente.
La majeure partie de la population travaille dans l’agglomération bordelaise si proche et la commune se situe dans le Schéma Directeur de l’Agglomération Urbaine de Bordeaux, le SDAU…